lirik lagu perception – al (matière première)
[couplet 1]
je suis noir, alors au départ bien sûr de ce fait, ils croient qu’c’est la fête
si tu parles le français sans difficultés
au début, ils peuvent même croire que tu es de leur côté
puis après discussions, quand ils connaissent ta position, ils se taisent
parce qu’ils n’ont pas de réponses face aux questions de l’étranger dont l’instruction
n’est pas faite que de concepts d’autodestruction
ils kiffent le masque du ravisseur, mais le bruit d’la foudre les choque au niveau du texte
inconsciemment ou pas, ils aiment tant sortir ma haine de son contexte
c’est presque comme un réflexe
je viens de là où la violence est légitime, notre histoire va des champs de coton
aux champs d’bitume, demande à anfalsh pourquoi leur logo est un couteau
nos rimes ont dans leurs coutumes les clashes et les coups d’tim
j’suis enragé, c’est ma façon d’être engagé
des nike aux pieds, parmi les requins j’ai appris à nager
la police a repéré mon répertoire, j’ai rencontré mon auditoire sur les trottoirs
je l’ai dit et je l’répète, là où on me téma comme un animal dompté ou bien comme une caille-ra
si c’est pour faire de moi une tapette, putain j’préfère qu’on m’laisse mes étiquettes
[pont 1]
si c’est pour faire de moi une tapette
alors je préfère qu’on m’laisse mes étiquettes
que ce soit clair et net
chacun sa perception
chacun sa perception
chacun sa perception
[couplet 2]
ils m’ont vu comme un noir qui fréquentait trop de blancs
qui manquait de cellules de ghetto dans le sang
depuis quand faut-il taule, drogue et coma éthylique
pour faire une conscience politique?
souvent je pense que
certains peuvent être jaloux seulement parce que tu baises plus de blanches qu’eux
le drame du mec de cité, c’est qu’il se trompe parfois d’ennemi
et sa haine se retourne contre lui
quand on lui fait croire qu’il s’agit de choisir son camp
dans une guerre de religion, un choc des civilisations
ou ce n’est que pour la caill-sse
que certains trompent leur monde, là où se confondent affrontement racial et lutte des cl-sses
et les trottoirs des cités tremblent, perçoivent l’onde de choc du 11 septembre
et les banlieues deviennent proche-orient sur seine, sur saône, sur marne et sur rhône
pour que le chemin parcouru ressemble à l’horizon
on nous a inculqué que nous n’étions bons que pour la galère ou la prison
d’où je viens, ouvrir un bouquin p-sse pour de la trahison
je refuse ces clauses qui font de nous des gros cons
je veux sortir du béton comme d’un cocon, le jour de l’éclosion
pouvoir m’extirper de cette matrice productrice de clones stéréotypés
[pont 2]
d’où je viens, ouvrir un bouquin p-sse pour de la trahison
je refuse ces clauses qui font de nous des gros cons
je veux sortir du béton comme d’un cocon
chacun sa perception
chacun sa perception
[couplet 3]
ils m’ont vu comme un noir qui fréquentait trop les arabes
je ne connais pas la couleur de peau de mes srabs
nos vies se lisent dans le même tome
et le bitume efface nos différences comme un coup d’gomme
mes frères restent des hommes dont on n’a pas soustrait des pensées de cistes-ra
que d’histoires entre les noirs et les nars, là où je gère déjà mal qu’on me juge coupable
de ne pas être un toubab
j’ai grandi dans les années 80 en banlieue de jon-di
la province n’est ni m-rs-ille ni paris
l’immigration vient essentiellement du maghreb, je n’aiment pas les gens qui macrèlent
qui voient mon mbalax soumis à mon rap
mais qui ne voient pas qu’la france leur impose sa morale
exclure, diviser pour mieux régner
et l’étranger devient l’insecte dans la toile d’araignée
ma culture c’est le bitume et l’ébène
ils sont restés bloqués face à ma nature afro-urbaine
jusqu’à c’que moi-même je me suis cru schizophrène
la peur de soi-même c’est souvent ce qui nous freine
j’ai vu mes fichiers, j’ai défriché, me frayant un chemin vers l’introspection
pour récolter la paix comme on récolte un fruit, les spectres ne m’effraient plus
chacun a sa perception
[pont 3]
j’ai vu mes fichiers, j’ai défriché
en me frayant un chemin vers l’introspection
pour récolter la paix comme on récolte un fruit
ls spectres ne m’effraient plus
chacun a sa perception
chacun sa perception
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