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lirik lagu digressions – bluegram

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je souffle mon haleine humide sur les carreaux sales de ma fenêtre, je dessine imp-ssible, mon doigt devient le pinceau d’un grand maître
fresque éphémère comme le p-ssage de l’humain sur la terre, attiré par un monde où l’imagination n’a plus de frontières
dans la rue les ouvriers évoluent au rythme du marteau-piqueur, les pet-tes filles jouent au cerceau, l’insouciance qui inonde leur cœur
un vieux clochard fait la manche un chien sombre dans ses bras, le facteur distribue ses lettres en sifflant du sinatra
le style épistolaire reviendrait à la mode de nos jours, les mots doux jaunissent dans les tiroirs de nos anciens amours
mon frigo est envahi par les paysages des cartes postales, rêveries africaines mais ici le noir ne fait pas couleur locale
le racisme ordinaire s’installe dans les chaumières, on s’intéresse à l’étranger que pour son exotisme culinaire
dans les quartiers populaires les senteurs sont amèrement délicieuses et la lumière blafarde des réverbères joue les veilleuses

refrain
j’observe le monde, je fais des digressions
je p-sse d’un visage à un autre, d’un problème à une solution
a chaque seconde, peu importe la situation
les parenthèses étoilées envoutent mes impressions

les ouvriers sortent de l’usine har-ssés par le labeur, pour mille euros par mois, une pâle santé et des douleurs
faut bien nourrir sa famille, y a le pouvoir d’achat qui baisse, le paquet de pates qui augmente et les patrons qui s’engraissent
c’est pas la crise pour tout le monde, on l’aura compris, les inégalités se creusent comme des tombes sous la pluie
les morts ne sont pas les mêmes ici ou dans le tiers-monde, chez nous on les pleure, là-bas ils les comptent
les mathématiques sont cruelles, l’équation est élémentaire, on additionne les drames, on soustrait les commentaires
chacun doit la fermer, pas de questions, pas de problèmes, les tourments citoyens n’intéressent pas les oreilles politiciennes
les enjeux électoraux piétinent les idéaux humanistes, malgré tout le jour des urnes les moutons de panurge insistent
les orateurs de la république haranguent nos comportements, à trop se serrer la ceinture le pantalon devient trop grand

refrain

dehors les joueurs de cartes ont pris possession des squares, les breakers improvisent quelques pas de danse sur le trottoir
le romantisme s’installe les dimanches ensoleillés, comme un coup de foudre qui frappe sur la terr-sse d’un café
l’amour distribue ses flèches et fait flancher les cœurs, les célibataires se fâchent en nourrissant leur rancœur
on recherche tous l’imprévu pour nous sortir de la routine, en quête de ces quelques secondes où tout s’illumine
le quotidien égrène ses jours comme de cruels regrets, broyé par la solitude vagabonde aux milles contrariétés
je regarde une dernière fois les nostalgies forcées qui s’épanchent, et j’efface mes dessins d’un revers de manche…

refrain

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