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lirik lagu le caquet des femmes – clément janequin

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estant oysif quelque journée
que dames feirent assemblée
je m’approchay et me mussay
pres d’elles vis a vis
pour ouyr leur devis
de fort bien caqueter ouy merveilles
je vous en diray
ouvrés vos oreilles
perrette viendras*tu vieille vesse
ma maistresse
viens ça ma robe est elle nette
et de mon chapperon la cornette!
j’ay la chemise perfumée
et votre cotte descrottée
mais qu’as tu plus faict, courte fesse ?
le chapperon est mis en presse
la la apres m’amye
j’ay si tres grand’envie de dire un mot
plus je ne le sçaurois celer
ma commere, m’amye, gardés vous bien de reveler ce que sçavés
pourquoy non, si fera vrayement qui m’en gardera
on le sçait bien, elle le peult bien dire
ha je le diray car ce n’est que pour rire
or dites la gente bourgeoise
ces jours passés une galloise
prioit son grand jenin dando
je croy qu’il en valoit bien vingt
il ne demandoit que dodo
or dittes nous qu’il en advint
la jeune dame son conte faisant
de trois mots l’un, c’estoit en soupirant
son cueur estoit il si doulent
or fut enquise qu’il avoit au corps
elle estoit bien faschée
la jeune mariée
et que respond elle
o povre fumelle
en plaurant respond qu’elle n’estoit records
d’en avoir eu quelque liqueur
ho le meschant! quel crevecueur
a ceste bonne dame !
d’avoir un corps sans ame
baillés, luy du clou de girofle
avancés vous le cueur lui faut
je vous jure par saint christofle
quand du mari vient le deffaut
c’est un grand mal qui est bien laid
sus sus, dames, sus a ce plaid
une sage femme y estoit
qui tous ces propos escoutoit
chascune son mari louoit
et sur ce point l’une disoit:
ma foy, j’ai un mari galland
a deux bras il me prend, et me couche, et
me jette, et me met sur un lict branslant
puis me dict de la la la m’amye
je fais les dents à mon vilain claquer
s’il devoit tout vif enrager
le vilain n’oseroit bouger
quand je le tiens, il n’oseroit grongner
voire, deust*il perdre la vie
avec le mien je ne m’ennuye
a le baiser prens mon deduit toute la nuit
le mien me serre, baise
et moy je suis tant aise
quand bien fort il m’accole
voila tres bonne escolle
dit la saige sus ce passage
elle en parle comme tres saige
de bien aymer l’affection
a eu en recordation
tout le temps de sa vie
je meurs ma sceur m’amye
ha quel mal j’endure
c’est quelque froidure
qu’elle a pris a son gésir
helas, je m’en vois mourir
las vueillés moy secourir
il luy faudroit pour sa douleur oster
estre aupres d’elle et la réconforter
quand aura eu plaisir de son mary
son povre cueur plus n’en sera marry
et n’en fera que mine
il luy faut pour allegement
avoir d’amour contentement
c’est douce médecine
la ferme amour de la femme et de l’homme
assoupit toute douleur et consomme
o très doux bien tant douce chose
quand ferme amour au cueur enclose
est entre amans, ô quelle joye !
parlés plus bas qu’on ne vous oye
j’en parleray c’est mon office
car c’est la chose plus propice
que je désire tant
si j’ay parlé, ou caqueté
du caquet que je veux caqueter
faut*il qu’on en tienne caquet
trop caquetés et si criés haut comme une trompette
et en eust parlé trupette ?
la, la, langue friette
badin, badault, badine
finette, fine mine
baveuse qui bavarde
langue qui chascun larde,lourde faulse vilaine
tant que j’auray haleine
je chanteray, je parleray
et le tout par despit de vous
ce n’est pas parlé à propos
appoinctement fy de couroux
c’est trop presché sur la besongne
allés tancer en autre lieu
qui voudra grongner si en grongne
je jourray, jourray a beau jeu
vous jourres jourrés le naturel jeu
femmes sont faites pour tancer et braire
il vous fait taiser
et tost rapaiser
non pas ainsi crier et braire
par le benoist dieu je suis d’aussi grand bien que vous
vous ne me ferés taire
laissés moy, meslés vous de votre affaire
mais je les feray bien taire
la la la c’est tousjours à refaire
or je les vois bien tost faire taire
je vous conjure par vénus
dont souhaits d’amour sont venus
que vous taisés si vous povés
mettés nous donc en un lieu reclus
et de langues soyons perdus
lors conjurés si vous povés
vous avez beau crier, et braire
quelque part que je soye
joyeuse seray et caquetteray
afen que plus on ne vous oye
chascune de vous devienne oye
vole vole dieu vous convoye
oye, oye, oye
jart, jart, jart
apart, apart, apart
va, va, va
vole, vole, vole
perrette, perrette, perrette
en voyage à saincte caquette
voyés vous point ceste tempeste
dela la mer va son sablat tenir
mais quelque fois la verrés revenir

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