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lirik lagu servitude mon amour – la baraka

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[couplet 1]
avec ses yeux j’ai contemplé tes contours
je t’ai embrassé de ses mains
dans ses bras nous dansions
et au petit jour c’est entre tes reins qu’il vint (mon corps)
je ne suis que le plein de son vide stérile (mon corps)
il tisse le périmètre de ma contrainte
mais mes rires et mes complaintes plient ses rides
de mon existence il est l’еxtension (mon corps)
il me rend comptе des rencontres
non sans résistance il tient la subsistance en suspension
mon corps était ce pont menant à toi
me mentant sûrement sur le goût de tes lèvres
a ton départ je t’ai suivi le laissant là (mon corps)
lape en toi, sans toi, sans moi, sans vie sur le bord de ton lit

[couplet 2]
tandis que s’incendie mon corps au souvenir des temps passés ensemble
louées soient les cendres de ces jours défunts
sur ces courbes jadis épanouies
court et s’évanouit maintenant un sang emmêlé de safran
nous affranchissant de nos chaînes dans un déracinement obscène
la disparition de mon corps n’est que le prémisse indolore d’une mort prochaine
cette étreinte qui m’a charmé s’est éteinte
et je n’ai plus le poids que du reniement acharné que je déploie
perdant pied sur les sentiers accidentés du libre arbitre
leur préférant de loin mes anciens chemins cimentés
j’ai mis l’visage dans l’infusoire qui sert à mon décervelage
atteint du syndrome de stockholm en quête de nouveaux thénardier
confiné dans le confort d’une cage aux barreaux d’or, aux carcans étrangleurs
les heures s’écoulent avec l’ampleur des journées creuses
le marchand tend ses joues lépreuses
arborant cet air comploteur
par bienséance je les embrasse, à contrecœur
[couplet 3]
objetiser, ustentiliser, accessoiriser
conglomérat humain de bibelots en tout genre
de costumes gris à rayures de rigueur les jours vrais
et de tenues plus décontractées, uniformes officieux convenant mieux aux journées creuses
et entassées par valises entières
de parfums chics à peine entamés, et d’eaux de cologne ordinaires
mariant indifféremment leurs senteurs de chèvrefeuille et de musc
de romans policiers choisis à l’aveuglette dans le kiosque à journaux d’une gare, quelques minutes avant le départ
et de magazines féminins, achetés dans ce même kiosque
remplis de mots croisés, eux*même remplis de lettres et de ratures
de meubles sur le retour, franchement dépareillés, comme l’étaient nos goûts respectifs
devenus peu à peu grabataires, nos meubles et réduits pour l’essentiel à un canapé deux places largement avachi
n’en finissant pas de plisser ses rides de cuir du côté où je m’assieds
de photographies éparpillées pêle*mêle légèrement noircies à force d’être manipulées
dernier vestige d’un voyage en andalousie
d’une promenade sévillane dans les ruelles de santa cruz dont nous écorchions les noms
de ton visage souriant au marchand d’éventails et de céramiques
quelque part dans mon fourbi le souvenir de ce visage demeure
insaisissable, parasitaire

[outro]
ultime illusion de continuité comparable à l’effet que produit la persistance rétinienne
déposé sur le bord de mon lit, je contemple une dernière fois cette image, ou plutôt son écho
avant que celui*ci ne s’efface à jamais de ma mémoire

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