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lirik lagu 2012 – trente

l’autre nuit j’arrivais pas à dormir alors j’suis allé relire ma conversation facebook avec ma première vraie copine
elle s’appelait ***
je l’avais rencontrée en colo quand j’avais 15 ans
c’était en corse
la première fois j’lai vu j’ai cru que mon cœur s’était arrêté de battre
j’ai bég*yé mon prénom, elle m’a souri
j’pensais à elle jour et nuit
on s’est jamais embrassés en colo mais je savais que j’étais amoureux
en rentrant j’ai quitté la fille avec qui j’étais au collège
sans aucune morale parce que j’pensais qu’à ***
on s’est revus elle et moi, on était pudiques
greg me disait “si t’es amoureux fonce”
marrant, j’me souviens même pas du premier bisou avec elle mais j’suis sûr que c’était beau

cet été tout s’est accéléré
2011 l’année où j’me suis un peu trouvé et où j’me trouvais formidable d’écouter des vinyles de bon iver et mieux que tout le monde
si j’me croisais aujourd’hui j’me mettrais sûrement un chassé dans le visage
on était amoureux, on se l’ait dit
la rentrée en seconde est arrivée elle vivait à *** et moi dans le 94
a cet âge là et quand on s’aime autant c’est un tokyo*los angeles
on s’est arrangés avec nos parents et un peu pourris gâtés on s’est mis d’accord on allait se voir toutes les trois semaines si on travaillait bien à l’école
elle venait à paris ou j’descendais à *** pendant le week*end
je pense à elle jour et nuit j’en parlais à tout le monde
j’étais intense, tellement intense, tellement intense, tellement intense, tellement intense, tellement
si j’me croisais aujourd’hui j’me mettrais un chassé dans le visage
elle était si belle elle était drôle elle écoutait de la belle musique elle était très impressionnante
j’en parlais à tout le monde
nos messages c’était “tu me manques / toi aussi tu me manques”, “tu me manques / toi aussi tu me manques” vingt fois par jour
quand j’avais plus de crédit j’lui écrivais des mails
un jour elle m’a écrit une lettre d’amour, je lui ai répondu onze pages écrite à la machine à écrire
from hugo to ***
elle a rien dit, elle a eu peur en fait
parce que c’était intense
j’étais intense, tellement intense
si j’me croisais aujourd’hui j’me mettrais un chassé dans le visage
quand on se retrouvait au bout de trois semaines nos hormones d’ados faisaient des avc
on s’embrassait comme des fous, comme des détenus
c’était l’amour, le vrai
je crois que je l’ai jamais ressenti comme ça depuis
on a fait notre première fois le *** 2012
on avait essayé vingt fois les jours d’avant, sans exagérer
moi j’avais honte
il devait être 17h, je le sais parce que la nuit tombe à cette heure là à cette période
ça a duré si peu de temps mais on prenait soin l’un de l’autre
y’en a pour qui c’est catastrophique, j’ai eu d’la chance, j’espère qu’elle aussi
puis on s’est jamais lâchés ensuite
j’me souviens des trajets ****paris à 6h du matin le lundi où j’enchaînais avec les cours
elle dormait encore quand je partais je la serrais très fort dans mes bras
en fait elle dormait pas elle pleurait et moi aussi
j’m’en rends compte maintenant que j’ai passé toute cette histoire d’amour à pleurer ça a pas trop changé depuis

en relisant nos messages je pensais nous trouver ridicules mais on était adorables, comme deux petits adultes trop matures pour leur âge
puis au fur et à mesure j’étais vraiment triste tout le temps
elle répondait de moins en moins et moi aussi
plus on s’aimait plus on s’éloignait
j’ai relu des trucs que j’trouve problématique aujourd’hui
genre j’écrivais parfois plein de messages à la suite quand elle me répondait pas
j’étais intense, tellement intense (j’suis désolé, vraiment désolé)
on s’est quittés le jour de mon anniversaire, le *** 2012
on savait qu’ça allait finir et on est allés dans la maison abandonnée là où on a su l’été d’avant qu’on était amoureux
j’étais encore amoureux d’elle mais il fallait que ça s’arrête et on aimait bien les tragédies grecques
a la fin de la conversation facebook on s’envoie des messages tragiques
je lui dit qu’elle me manque alors que je l’ai quitté
elle m’insulte puis elle m’envoie que je lui manque et qu’on a fait une connerie d’se quitter
novembre 2012 elle me réécrit une dernière fois pour me dire qu’elle regardait notre histoire avec tendresse, sans déconner j’ai eu les larmes aux yeux en lisant ça l’autre nuit
trop bizarre de se souvenir du sentiment que j’avais quand je la voyais, j’étais amoureux, en la lisant aujourd’hui
a la fin de la conversation y’a écrit “vous ne pouvez plus écrire à ce contact”, elle m’avait bloqué pour plus me réécrire
je l’ai recroisé deux fois des années plus tard, elle me déteste je crois c’est dommage

- trente

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